Dans notre parcours pour recenser et rencontrer les acteurs de l’agriculture urbaine, nous sommes allés sur le terrain, à la MJC des 3 Maisons qui a mis en place un jardin partagé. Nous avons eu la chance de pouvoir discuter avec Lucile Carrey, animatrice jardin, de l’histoire du jardin, de son fonctionnement et de l’agriculture urbaine en général. Voilà ce que nous avons retenu. Bonne lecture !
Se situant dans l’ancien quartier maraîcher fournissant la ville de Nancy, la Maison des Jeunes et de la Culture des 3 maisons a mis en place, voilà maintenant 4 ans, un jardin partagé. L’histoire est simple. Un terrain avoisinant en friche de 4000m², le projet d’un jardin partagé qui germe dans les esprits des animateurs de la MJC, une enquête de voisinage qui se révèle positive et le tout qui résulte en un accord avec la mairie pour utiliser le terrain. Et ça marche !
Nous avons rencontré Lucile Carrey, animatrice jardin, qui apporte son expertise pour « réapprendre à un public citadin comment on produit la nourriture que l’on consomme », pour les accompagner dans les choix des cultures et leurs entretiens. Pour elle, les objectifs sont atteints et toujours en évolution : du lien social se crée grâce à cet espace, le jardin fournit des fruits et légumes frais pour une cinquantaine de personnes, et le public s’élargit. Le jardin, ouvert à tous et gratuit, accueille des enfants, des jeunes en difficulté et des adultes qui cherchent juste à profiter des bienfaits du jardinage.
Le jardin fonctionne sans véritables fonds. Les graines proviennent d’échanges, de dons ou sont produites dans le jardin qui possède aussi sa propre station de compostage. Et si jamais le compost vient à manquer, la ville en fournit gratuitement. La MJC récupère des palettes pour construire les installations nécessaires au bon fonctionnement du jardin.
Malgré son succès, le jardin reste menacé par la spéculation foncière. Début 2016, la ville a tenté de récupérer le terrain pour un projet immobilier mais un collectif s’est formé pour protéger le jardin et s’opposer au projet et est parvenu début octobre à faire reculer la municipalité.
Ce jardin partagé s’inscrit dans un projet plus large de développement de boucles alimentaires locales qui cherchent par exemple à mettre en relation des cantines avec des producteurs locaux.
Pour Lucile, développer l’agriculture urbaine ou au moins ces boucles alimentaires locales est important et il faut « préserver les terres cultivables en ville, car elles ont une utilité : nourrir les habitants. »