Quand l’enjeu de demain est un jeu de pouvoir

Si la nécessité de se faire entendre les différents acteurs d’une ville ne fait aucun doute, la question des moyens pour y arriver se pose. En effet, si l’État et les collectivités territoriales veulent repenser et construire la ville de demain, il faut pouvoir se faire entendre des hommes et des femmes travaillant dans des milieux différents et avec des buts personnels différents.

 

Tout d’abord pensons à l’entente entre l’État et ses différents bras (communes, collectivités, etc…), les entreprises, et les habitants de la ville. Dans les définitions premières de ces termes, le but de l’État est de maximiser le bien-être des citoyens, celui d’une entreprise est de faire du profit, et enfin celui des citoyens est tout simplement de vivre paisiblement. Mais que se passe-t-il lorsque l’État a des problèmes d’argent ? Lorsque l’on demande aux entreprises de construire le bien-être des habitants et de ses employés ? Ou encore aux citoyens de devenir des acteurs actifs de leur ville ? L’ordre simple des choses, si paisible à l’esprit, semble menacé. Et pourtant, voilà le point où nous sommes, voilà d’où nous partons aujourd’hui. Et dans la dynamique qui est la nôtre ce système n’est pas en voie de disparition. Que nous réserve demain ? Il est aisé et effrayant d’imaginer un État refusant toute négociation et imposant sa loi aux compagnies, ou encore des entreprises si riches et si puissantes qu’elles assèchent l’État sans qu’il ne puisse dire mot. Pourtant l’État et les entreprises sont composés d’humains, qui sont, dans un monde idéal, sensés agir pour le bien-être commun qui participe également au leur. Que se passe-t-il dans le chemin qu’il y a entre le citoyen et l’employé ?

C’est là que nous arrivons à notre deuxième point, la concurrence et les pyramides. Pas celles de Khéops non, mais les systèmes de décision pyramidaux. La concurrence amène la volonté d’être meilleur que les autres. Côté positif : les gens vont être amenés à faire de leur mieux pour être au-delà de simplement bons. Côté négatif : ils seront amenés à vouloir dominer voire écraser les autres. Cela fonctionne d’ailleurs pour les hommes (au sens large du terme) au sein de l’entreprise et de l’État, pour gravir la hiérarchie, ou pour les entreprises ou les collectivités entre elles. Comment alors faire entendre entre eux différents acteurs si les acteurs ne s’entendent pas eux-mêmes au sein de leurs différents groupes ? Comment leur demander de construire la ville de demain, main dans la main, si la balade à tracer se transforme à toutes les échelles en course ? Comment être sûr enfin qu’une innovation ne va pas mourir étouffée au berceau par un concurrent avant de pouvoir grandir pour se défendre ?

Toutes ces questions peuvent rester en suspens dans la bouche de ceux qui se la posent, et ne pas trouver de réponse. Nous pouvons continuer à construire le monde circulaire de demain en utilisant les moyens linéaires d’hier. Ou alors on peut agir et repenser la manière de travailler ensemble. Peut-être laisser plus de parole aux citoyens, organiser une hiérarchie moins verticale, ou encore passer d’un système compétitif et concurrentiel à toutes les échelles à un système plus transversal, voire même, soyons fou, altruiste.

 

J.-J. Rousseau affirmait que la société rendait les hommes mauvais. La société, c’est nous, alors il ne tient qu’à nous de montrer qu’il a tort, et qu’elle peut les rendre bienveillants…

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